Transmis par Hélène Dupont
Il n'y a pas qu'en "Afrique noire" que ça va mal. Et toujours autour de
richesses dont les autochtones ne profitent pas !
à +
Hélène
Il n'y a pas qu'en "Afrique noire" que ça va mal. Et toujours autour de
richesses dont les autochtones ne profitent pas !
à +
Hélène
C.R.L.D.H.Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme
21 ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS - Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34
Un mécontentement populaire qui grandit
dans le sud de la Tunisie
Le bassin minier de Gafsa, dans le Sud Tunisien connaît depuis deux semaines un grondement populaire dans les villes de Redaïf, de Oum Laraïs et d’El
Mdhilla où des centaines de tunisiens se sont rassemblés pour exprimer leur colère à la suite de la publication de résultats du concours de recrutements professionnels au sein de la fameuse
société de « Phosphate Gafsa », considérés par les habitants comme frauduleux, basés sur la tricherie et le favoritisme. Ils dénoncent par là les pratiques illégales des responsables
régionaux qui se sont mobilisés pour enfreindre la règle et imposer illégalement les listes de leurs favoris….
Ces manifestations populaires ont éclaté dans un climat social très tendu où le chômage et la pauvreté extrême frappent de plein fouet la
population active de la région, et notamment sa jeunesse. Cette situation économique et sociale dure en réalité depuis longtemps et ne fait que s’empirer d’un jour à l’autre. A cela s’ajoute une
répression implacable qui frappe toute voix discordante et prive, comme dans le reste du pays, l’exercice du moindre droit et/ou liberté fondamentaux.
Ces protestations populaires ont pris diverses formes tels des grèves de la faim à Redaïf et des sit-in à Oum Laraïs et El Mdhilla sous des
tentes, où des Hommes et des Femmes de tout âge sont exposés au froid, au vent et à la pluie de la saison d’hiver ; ils passent ainsi leurs nuits, déterminés à défendre leurs droits et
à poursuivre leur mouvement à tout prix.
Jusqu’à aujourd’hui, ni les pouvoirs publics ni la société de « Phosphate Gafsa » n’ont pu débloquer la situation et trouver une
solution honorable à cette crise. Les syndicats miniers et l’Union régionale de l’UGTT, soupçonnés de complicité dans les opérations frauduleuses, semblent dépassés et n’ont aucun impact sur le
déroulement des évènements et les responsables régionaux, dépêchés sur place, ont été sifflés et contraints à quitter les lieux sous escorte policière. Quant aux représentants politiques de
l’opposition démocratique, bien qu’ils aient exprimé leur soutien et solidarité à ce mouvement pacifique de contestation et la légitimité de ses revendications, ils sont dans l’incapacité de
jouer le moindre rôle puisqu’ils ne sont pas reconnus.
En un mot, et en réponse à ces légitimes revendications, le pouvoir politique tunisien n’a que la force policière pour réprimer et faire taire
toute aspiration. En effet, la seule présence notable sur les lieux est le nombre
impressionnant de policiers, de toutes catégories, venus des quatre coins du pays pour contrôler la situation et le cas échéant, réprimer tout mouvement. Ce nombre s’est accrois le jour où
les négociations ont échoué, en prévention du pire. C’est la seule gestion que le pouvoir politique tunisien peut garantir aux tunisiens, en lutte pour leurs droits fondamentaux à l’emploi
et à la justice sociale.
Depuis le mercredi 16 janvier dernier, un groupe de chômeurs diplômes occupe le siège de l’Union locale de l’UGTT à Oum Laraïs et le nombre de
tentes s’est multiplié… Devant ce blocage et cette indifférence de la part des officiels d’une part, et la détermination des citoyens de la région dans leurs revendications, les
observateurs politiques et associatifs craignent le pire.
Cette affaire illustre bien la situation des dizaines de milliers de citoyens tunisiens, tous secteurs économiques confondus, victimes d’une
politique faite de précarité, de chômage et d’exclusion sociale qui a provoqué un drame social au sein du peuple tunisien et notamment ses catégories populaires les plus défavorisées.
Le CRLDHT s’élève contre cette politique frauduleuse faite de tricherie et de favoritisme et ces méthodes musclées faites de violence et de
répression qui ne laissent présager rien de positif pour la Tunisie.
Il lance un appel à toutes les forces actives de la société tunisienne à se mobiliser aux côtés de ces femmes et ces hommes dans leur combat
contre la marchandisation de l’être humain et pour le droit à la dignité et à la vie.
Paris, le : 22/01/2008
--
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie
CRLDHT
21ter rue Voltaire
75011 PARIS - FRANCE
Tel/Fax : +33(0)1.43.72.97.34.
Gafsa
Compagnie des Phosphates de GAFSA