Tamara Farid

18 Mars 2008

Transmis par Lucile.Hugon (ACAT France) et TERRA

En France, la journée de la Femme,

ce n’est pas pour toutes les femmes.

Ou l’histoire d’une chrétienne d’Irak interdite de témoignage…

Tamara Farid est membre de la Ligue Etudiante des Droits Humains[1] irakien. À ce titre, elle a été invitée par l’ACAT-France et Toogezer à participer à plusieurs événements à l’occasion de la journée mondiale de la Femme. Deux jours avant son arrivée, elle s’est vue refuser son visa par la France.

Attendue à Paris le 6 mars 2008, cette jeune chrétienne d’Irak a été « privée de témoignage ». Elle devait intervenir lors de deux conférences organisées par l’ACAT-France le 6 mars, au CAPE[2], à la Maison de l’Amérique latine et bénéficier d’interviews dans différents médias. Des rencontres étaient également prévues avec le Ministère des Affaires étrangères ainsi qu’avec le Nonce apostolique du Vatican. Symboliquement, des milliers de pétitions recueillies par l’ACAT et destinées aux chrétiens d’Irak devaient y être remises, dans le cadre d’une campagne de soutien à cette communauté, particulièrement menacée et éprouvée.

Le récit de Tamara Farid était particulièrement attendu. « J’ai vécu toute ma vie en Irak. C’est chez moi, et aujourd’hui c’est un pays déchiqueté par le sang et la violence insensée. Au milieu de tout ça, nous nous battons pour créer un socle stable pour une société démocratique. Je pense sincèrement que je peux participer à la création d’un nouvel Irak.» écrivait la jeune femme au cours de l'été 2007.

L’ACAT-France est d’autant plus étonnée par ce refus de visa que cette décision va à l’encontre des déclarations de la France concernant les chrétiens d’Irak…Les aider, les soutenir, les accueillir même, autant d’annonces faites à travers le Plan d’accueil Kouchner (décembre 2007) notamment.

La question est donc : Tamara Farid, chrétienne irakienne, en danger de mort, ayant le courage de venir témoigner au nom de sa communauté, a-t-elle été sacrifiée sur l’autel de l’obsessionnel « risque migratoire » ?

Et quand bien même elle aurait présenté réellement un « risque », ce qui reste à prouver, son accueil n’aurait-il pas justement été le signe de ce soutien français tellement proclamé ?

Au final, au-delà du refus de visa, la France, en fermant sa porte au témoignage de ceux qui, au cœur du chaos irakien, œuvrent à la reconstruction du pays et au respect des droits fondamentaux, leur refuse également le soutien international dont ces personnes courageuses ont besoin pour survivre et mener leur combat.

On peut se dire patrie des droits de l’homme, et démontrer le contraire tous les jours. Tamara Farid est un exemple de plus.

Contact presse : Evelyne Weymann

Service.communication@acatfrance.fr

01 40 40 40 24

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[1] La Ligue étudiante des droits humains (SLHR), à laquelle appartient Tamara Farid, est une organisation mixte, multiconfessionnelle et non partisane, créée en juin 2003 par des étudiants de Bagdad qui croyaient au droit de la jeunesse à participer à la vie politique et sociale après la chute de Saddam Hussein, et à la nécessité de former la société irakienne à la démocratie et aux droits de l’homme.

[2] Centre d’Accueil de la Presse Etrangère - Radio France

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ACAT : La journée du 6 mars

Jeudi 6 mars.

À l'occasion de la journée de la femme

« Femmes Courage - l’engagement de femmes ordinaires dans la défense des droits de l’homme suite à la perte d’un proche. »

À 11 h. Conférence de presse

Invitées :

. Ella Poliakova – Mères des soldats de Saint-Pétersbourg (Russie)

. Tamara Farid – Ligue étudiante des droits humains (Irak)

. Nasséra Dutour – Collectif des familles de disparus en Algérie (Algérie)

. Nakarowari Leal Ortiz – Nuestras hijas de regreso a casa (Mexique)