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Ces inconnus qui vivent l'Évangile au quotidien

L'Église d'en bas

 

Pierre Pierrard, historien bien connu,
auteur de près de quarante ouvrages consacrés essentiellement aux relations de l’Église
avec la société moderne,
publie aujourd’hui L’Église d’en bas,
une véritable profession de foi
en « la foule innombrable
des saints inconnus ».

Comme il y a une France d’en bas, il y a une Église d’en bas. Il s’agit de la foule immense constituée par des femmes et des hommes que rien ne distingue, qu’on n’invite jamais à parler… Cependant, ils vivent, dans le quotidien, les Béatitudes de l’Évangile, alimentant, de leur amour prodigué, la nappe phréatique qui permet, à notre société, de ne pas mourir de soif et, à notre Église, de ne pas se dessécher. C’est à ces femmes, à ces hommes qu’est consacré cet ouvrage. Pierre Pierrard, en utilisant toute sa science d’historien, s’engage ici personnellement sur les chemins du témoignage et de la spiritualité. Ce livre ouvre à une nouvelle compréhension de la sainteté et de la fête de la Toussaint.

Ouvriers, paysans, instituteurs, et tant d’autres…

Pierre Pierrard dédie ce livre à ses enfants, en précisant : « Dominique, l’infirmière ; Marie-Noëlle, l’institutrice ; Denis, le pompier ». Le ton est donné, il veut parler des gens ordinaires.
Mais ce n’est pas nouveau chez notre auteur. Sa passion, en tant qu’historien, ce sont tous ces inconnus ! En 1965, il consacre sa thèse de doctorat à La Vie ouvrière à Lille sous le second Empire2 . En 1977, c’est 1848… Les Pauvres, l’Évangile et la Révolution 3 . Et dernièrement, il fait apparaître des centaines de noms jamais prononcés dans Les Pauvres et leur histoire. De Jean Valjean à l’abbé Pierre.

Artisans de paix, persécutés pour la justice

Ces inconnus, ce sont les verriers de Gisors, les passementiers de Saint-Étienne, les moulineurs de l’Ardèche, c’est « Jean-Paul Ségar, 82 ans, ouvrier de ferme, récompensé, en 1874, d’une prime de 50 francs pour 71 ans au service du fermier Dufour, à Bouchain, dans le Nord… », ce sont les « martyrs de l’industrie », les victimes du travail. Ce sont « les vieux », les mères de famille, les « demoiselles », les servantes, « les bonnes sœurs », les enfants, ceux qui sont au service des enfants (« les centaines de milliers d’institutrices et d’instituteurs de l’enseignement public et de l’enseignement privé »). Ce sont les jeunes, les pauvres, les malades, les exclus, « les insomniaques solitaires ». Ce sont les artisans de paix, les syndicalistes, les persécutés pour la justice (les résistants, les « justes pour Israël »), et bien d’autres…

Place aux incroyants !

Ce sont souvent des gens catalogués comme incroyants, de ceux qui, au dernier jour, demanderont : « Quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, étranger et de t’accueillir, malade ou prisonnier et de venir à toi ? » Et ils s’entendront répondre : « Je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait… »
Malgré les guerres, les larmes et le sang versé, « qui pourrait mesurer la masse d’amour que les hommes et les femmes ont accumulée ? Qui pourrait nier la formidable solidarité humaine ? Eluard l’a bien vue, cette “ chaude loi des hommes : du raisin ils font du vin, du charbon ils font du feu, des baisers ils font des hommes “. »
Merci, Pierre Pierrard, de chanter, à la suite d’Apollinaire, « le chant de tout l’amour du monde » !

Jean-Paul TEYSSIER

 

Tag(s) : #Le coin des livres
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